La Gestalt thérapie, une thérapie humaniste, existentialiste, une thérapie du contact
La Gestalt-thérapie est à la fois approche thérapeutique, un corpus de concepts et un ensemble de pratiques visant un changement sur les plans, personnel, affectif, psychosocial, spirituel.
- Cette approche thérapeutique est centrée sur l’interaction constante de l’être humain avec son environnement. Elle s’intéresse à la manière dont cette interaction prend forme et tente de mettre du mouvement lorsque cette forme est figée et répétitive. En effet, le terme allemand « Gestalt » se traduit par « forme », au sens de « prendre forme », « s’organiser », « se construire ».
- Le corpus de concepts s’organise autour de la notion de contact vue comme un processus. La personne en tant qu’organisme est en contact avec l’environnement et aucun organisme ne subsiste sans échange avec son environnement. La théorie de la Gestalt-thérapie permet de modéliser ce processus en s’appuyant sur une philosophie phénoménologique et pragmatique.
- L’accent est mis sur l’expérience subjective et la prise en compte de ce qui se passe dans la situation présente.
Cette définition traduit vraiment ce qui m’attire dans cette pratique : j’y suis engagée, je fais partie du champ de l’expérience et je vais pouvoir donner à mon interlocuteur, le couple, la personne, la couleur de ce que je vis avec lui. Ça devient un levier thérapeutique puissant si on sait l’utiliser. Il y a une forme de dévoilement du thérapeute qui m’intéresse, me stimule, me confronte.
La posture du gestalt thérapeute est spécifique :
L’écoute y est particulière avec un travail dans l’ici et maintenant.
Le processus est au centre de ma préoccupation, plus que le contenu. Le « comment ça marche » plus que le « pourquoi ça ne marche pas ».
La place des émotions et celle du corps sont aussi fondamentales dans la pratique thérapeutique. Le corps, ma porte d’entrée dans le monde sensible. Incontournable. Le mouvement aussi.
Le groupe est aussi un levier puissant, car c’est à l’occasion de la rencontre avec les autres et des expériences proposées que la personne change.
La gestalt thérapeute que je suis est porteuse d’une éthique de reliance. Etre reliée à soi d’abord, alignée autant que faire se peut, puis reliée aux autres, à une communauté me paraît essentiel. Je me sens depuis longtemps une gardienne des liens.
Je suis enfin membre de la FPGT, fédération professionnelle de gestalt thérapie, dont je suis fière de faire partie d’autant qu’elle fonctionne en intelligence collective, chère à ma vision des choses.
Code de déontologie des thérapeutes de la FPGT
A – Principes éthiques
- – Tous les individus ont la même valeur
- – Respect de la singularité, de la valeur et de la dignité de la personne
- – Reconnaissance des spécificités des personnes sur les plans culturel, économique, social, politique, ethnique, spirituel, d’identité et de genre, de handicap.
- – Reconnaissance de l’autonomie et des capacités d’autorégulation de la personne
B – Codes bonnes pratiques professionnelles
Compétences du praticien
Le.a gestalt-thérapeute est conscient.e des limites de ses compétences, selon ses formations, son expérience professionnelle, ses modalités de supervision.
Lorsque le.a gestalt-thérapeute découvre en cours de travail que la situation thérapeutique déborde les limites de ses compétences, il.elle consulte son.a superviseur.e, et établit une collaboration avec d’autres professionnels ou adresse le.a patient.e à un.e autre professionnel.le.
Le.a gestalt-thérapeute a recours à la thérapie personnelle lorsque des crises personnelles provoquent des perturbations dans son travail de thérapeute. Il.elle y recourt en cas de difficulté à préserver les frontières de l’intimité et de la séduction.
Dans le cadre de la formation permanente et durant toute sa vie professionnelle, le.a gestalt-thérapeute prend soin d’élargir et approfondir ses compétences professionnelles et personnelles. Il.elle reste ouvert.e aux développements nouveaux, en particulier issus de la recherche, affectant le champ de sa pratique, en Gestalt-thérapie ou dans d’autres disciplines.
Le.a gestalt-thérapeute tient à disposition de l’administration fiscale un fichier contenant les noms, prénoms et adresse de ses patient.es.
S’il.elle prend des notes au cours ou au sujet des séances, il.elle sera vigilant.e à la confidentialité de ces notes (voir le chapitre B3).
Relations thérapeute / patient.e
La relation thérapeutique est une relation professionnelle dans laquelle le.a praticien.ne garde en permanence la préoccupation du bénéfice apporté au.à la patient.e par le processus thérapeutique en cours.
Conscient.e de l’asymétrie de la relation thérapeutique et de la capacité d’influence que lui confère sa position, le.a gestalt-thérapeute s’interdit tout abus de pouvoir dans quelque domaine que ce soit (financier, sexuel, émotionnel, politique, idéologique, etc.), pour son avantage personnel ou celui de toute autre personne ou institution.
Le.a gestalt-thérapeute s’interdit notamment tout acte sexuel dans la relation thérapeutique, ainsi que dans les relations de formation et de supervision.
Le contact physique pendant le processus thérapeutique est exclusivement mis en œuvre dans l’intérêt du.de la patient. Pour chaque intervention incluant un contact physique, le consentement préalable du.de la patient.e est requis.
Le.a gestalt-thérapeute reconnaît qu’un lien de proximité tel que : employé, ami proche, apparenté, voisin ou partenaire est incompatible avec un processus thérapeutique.
Les engagements extérieurs du.de la gestalt-thérapeute (professionnels ou privés) peuvent interférer avec le processus thérapeutique de certains patients. Le.a praticien.ne est attentif.ve à ces points de tension et les met au travail si nécessaire.
Confidentialité
Tous les échanges entre le.a gestalt-thérapeute et le.a patient.e sont considérés comme nécessairement confidentiels.
Le.a gestalt-thérapeute prend soin que des informations permettant d’identifier les personnes ne soient pas transmises par des réseaux de relations confidentielles superposés comme la supervision.
Lorsque le.a gestalt-thérapeute souhaite utiliser une situation thérapeutique dans une conférence, une publication, ou une formation, il.elle prend soin d’anonymiser la situation : modification du nom, des données personnelles, ajustement de l’écriture, utilisation de cas composés, etc. Ces moyens doivent garantir que le.a patiente ne soit pas reconnu.e.
Compte-tenu de la dissymétrie de la relation, le.a gestalt-thérapeute n’est pas tenu de recueillir le consentement du.de la patient.e pour publier, sous réserve que celui.elle-ci ne soit pas reconnaissable. Il.elle peut cependant mettre au travail avec son.a patient.e ce projet de publication si cela lui semble utile au processus thérapeutique.
Dans le cadre de travaux de recherche, le.a gestalt-thérapeute qui souhaite recueillir des données spécifiques doit solliciter un consentement éclairé du.de la patient.e et préserver son anonymat.
Si un.e gestalt-thérapeute est interrogé.e sur un.e de ses patient.es dans le cadre d’une enquête judiciaire, il.elle peut s’abstenir de témoigner en se considérant comme confident.e nécessaire. Se reporter au document sur le secret professionnel annexé au présent code.
Le contrat thérapeute / patient
Tout engagement du.de la gestalt-thérapeute et de son.a patient.e dans une relation thérapeutique est considéré comme un contrat, que celui-ci soit écrit ou oral.
Le contrat est explicite concernant les honoraires, les modalités de règlement, le lieu, la durée et la fréquence des séances, les interruptions, les séances manquées ou annulées par le.a patient.e ou par le.a thérapeute.
Certains éléments du contrat font l’objet d’une discussion avec le.a patient.e et d’une recherche d’accord mutuel : interruptions pour des vacances, ré-orientation du.de la patient.e vers un.e autre professionnel.le, arrêt de la thérapie.
Le.a gestalt-thérapeute est conscient.e des limites de ses compétences. Il.elle est clair.e, précis.e et sincère dans les informations qu’il.elle donne à son.a patient.e sur ses diplômes, ses compétences, ou son expérience.
Il.elle est attentif.ve aux difficultés spécifiques de certaines prises en charge (couples, familles, enfants, pathologies psychiatriques, etc). Dans le doute il.elle consulte son.a superviseur.e avant tout engagement et complète sa formation si nécessaire.
En cas de crise personnelle ou de maladie, le.a gestalt-thérapeute évalue avec son.a superviseur.e sa capacité à tenir ses engagements thérapeutiques auprès de ses patient.es.
Lorsque le.a gestalt-thérapeute reçoit un.e patient.e qui est déjà engagé.e dans une relation thérapeutique avec un.e autre praticien.ne, il.elle met au travail avec ce.tte patient.e le sens de sa demande avant tout engagement.
Sécurité
Le.a gestalt-thérapeute prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses patient.es et la confidentialité des séances dans l’espace où il.elle pratique.
Le.a gestalt-thérapeute souscrit une assurance responsabilité civile professionnelle pour couvrir ses activités.
Circonstances exceptionnelles
Les circonstances exceptionnelles sont les situations d’urgence dans lesquelles le.a patient.e n’est pas en capacité d’assurer une sécurité minimale pour lui.elle-même ou ses proches.
Le.a gestalt-thérapeute prend toute mesure appropriée pour assurer cette sécurité et collabore avec les personnes en mesure d’intervenir (proches, amis, services d’urgence). Cette dérogation à la règle de confidentialité sera limitée aux faits et à la durée strictement nécessaires.
Lorsque le.a gestalt-thérapeute a connaissance de privations, mauvais traitements ou atteintes sexuelles infligées à un.e mineur.e ou à une personne vulnérable au sens de la loi par son.a patient.e, il.elle prévient son.a patient.e qu’il.elle ne peut être dépositaire de cette information sans agir pour la protection des personnes concernées auprès des autorités compétentes, judiciaires ou administratives.
Le.a gestalt-thérapeute évalue l’urgence de la situation. Le signalement aux autorités compétentes sera fait si possible en accord et avec la collaboration du.de la patient.e.
Dimension sociale de la profession de gestalt-thérapeute
Respect des lois
Le.a gestalt-thérapeute tient à jour ses informations sur les lois applicables à sa pratique professionnelle et les respecte.
Recherche
Le.a gestalt-thérapeute est ouvert.e à la coopération et à la collaboration aux travaux de recherche contribuant au développement théorique, clinique et pratique de la thérapie. Il.elle rend ses propres recherches accessibles à la communauté professionnelle.
Si le.a gestalt-thérapeute apprend que les pratiques d’un.e collègue sont contraires aux règles déontologiques et de nature à porter atteinte à la réputation de la profession, il.elle en informe le Pôle Éthique et Déontologie de la FPGT.
Devoir de réserve
Pour préserver la liberté de conscience de ses patient.es et la réputation de la profession, le.a gestalt-thérapeute est discret.e dans ses engagements ou activités extra-professionnel.les. Il est attentif à la séparation de ces engagements et de son activité de thérapeute. Il n’utilise pas ses patients au bénéfice de ses engagements.
Il.elle est particulièrement attentif.ve à son exposition dans les réseaux sociaux.
Relations avec les anciens patients
Le.a gestalt-thérapeute reste pleinement responsable des relations avec ses ancien.nes patient.es.